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Ma vie à Londres
8 avril 2009

Londres et les GP

Pas glamour le thème de ce 2ème post, mais quand on déménage pour aller habiter à l'étranger, il n'y a pas de raisons qu'on tombe moins malade que là d'où on vient. Même si là où on va le système de santé est totalement différent.

A Londres, avant de tomber malade, il faut s'enregistrer chez un "GP" ( ou General Practitioner). Le conseil, c'est de prendre celui qui est le plus près de chez soi, surtout quand on habite tout seul. Pas la peine d'attendre une énorme disponibilité du GP, ici le concept c'est qu'on ne va chez le médecin que lorsqu'on va mourrir. Ainsi, une crève carabinée à 39,5, les yeux qui pleurent, le nez tellement bouché qu'on prie pour que ne serait-ce qu'une narine se dégage, ça ne mérite pas qu'on aille chez le médecin. Ca je ne le savais pas. Pourtant, l'air compatissant des gens et de mes profs à la fac m'avaient laissé penser que ma crève était un brin visible (anecdote révélatrice du système qui aurait dû me mettre sur la voie, un professeur m'a même demander de rester à la fin du cours pour me proposer de me donner les dolipranes qu'il avait sur lui... Ca aussi ça aurait du me mettre la puce à l'oreille.)

Mais non! J'y croyais dur comme fer, un médecin, quand on est malade, ça nous soigne. Alors quand après la vague de neige en octobre j'ai attrapé une de ces fameuses crèves, j'ai profité d'un RDV déjà pris chez le médecin pour un check up et des vaccins pour aller demander son avis au médecin, j'ai été un peu surprise par la réponse qu'on m'a faite. La dame, très gentille, m'a écouté baragouiner tant bien que mal que comme elle pouvait le voir j'allais pas fort, et puis elle m'a demandé comment je m'étais soignée "so far". Je lui énumère les pastilles pour la gorge, inhalations et doliprane (ou équivalent local) que j'ai pris en attendant des vrais médicaments. Et elle conclut, très sereinement qu'à part des gouttes pour le nez (parce qu'effectivement mes "m" ont tendance à se transformer en "b"), il vaut mieux que je rentre chez moi me mettre au chaud et continuer à faire ce que je fais, plutôt que d'attendre 35 minutes dans la salle d'attente d'un GP qui a des patients vraiment malades à voir (et que je risque de contaminer). En revanche, et là la GP a l'air sérieuse, quand et si, ma crève descendra sur les bronches et que je commencerai à tousser vraiment et à avoir mal dans la poitrine, là il faudra revenir assez vite parce qu'il faudra faire attention que je ne perde pas un poumon. Mais d'ici là, me dit-elle, rentrez chez vous vous mettre au chaud, et attendez que ça passe.

Comme on peut aisément le constater, j'ai survécu à cette crève, qui après 5 jours d'enfer a consenti à s'avouer vaincu par les maigres armes que j'avais à ma disposition. Et d'un certain côté, il faut bien dire que je n'ai pas eu d'aussi grosse crève depuis. Effet psychosomatique ou pas, pendant la vague de neige de janvier, j'ai eu beau sortir profiter de la neige dans un Londres qui ressemblait plus à une station de sport d'hiver qu'à la capitale pluvieuse des cartes postales, rien! A peine le nez qui coule pendant 2 jours.

Alors loin de moi l'idée de défendre le système médical anglais qui, de ce que j'en ai vu est catastrophique, mais il faut bien dire que ça vous dissuade de retomber malade si ce n'est pas pour choper quelque chose qui mérite l'attention du GP. La question reste combien de temps l'effet psychosomatique d'une visite chez le GP dure-t-elle?

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